vendredi 3 février 2017

Le Jardin de Pierres de Darvish Khan



Le Jardin de Pierres de Darvish Khan Esfandiarpoor est situé à environ 45 kilomètres de Sirjan dans la province de Kerman au sud-est de l'Iran.

Sourd et muet, Darvish Khan est un artiste, homme spirituel et mystique.


Ce jardin, il l'a créé il y a une quarantaine d'années et c'est dans cet espace qu'il vivra jusqu'à son décès, en 2007, avec sa famille.

Sa base est composée de troncs d'arbres et de branches secs, enracinés, aux formes sinueuses, sur lesquels sont glissées des pierres, de tailles variables, et où sont aussi accrochés des tas objets et autres amulettes baroques.


Du fait de ses handicaps, il cherche une manière de transmettre ses émotions. Pour chaque arbre, œuvre d'art unique, il entretient un langage gestuel fait de regards et de mouvements, vers le ciel ou la terre : un imaginaire anime ses créations. Il aime ainsi à faire partager et à expliquer sa vision.



En 1976, le cinéaste iranien Parviz Kimiavi réalise un documentaire-fiction, Bâq-eé sangi (Le Jardin de Pierres).
Darvish Khan y est un berger.
Un jour, il s'endort dans le désert et commence à rêver. A son réveil, il trouve une pierre étrange placée sous sa tête. Il prend la pierre avec lui et l'accroche dans un arbre près de chez lui. Répétant cette action, Darvish Khan créé un jardin de pierres. L'existence de ce lieu commence à se savoir. Il intrigue et interroge.
"Son travail absurde, de Sisyphe, dérange bientôt la vie du village, il parasite l’ordre des choses, brouille les communications, intrigue les représentants de l’Etat (militaires, fonctionnaires, religieux).[...]Tous réclament un sens à ce qui n’en a que dans une autre logique, et c’est ce défaut de sens, cette béance sémantique qui, dans un même mouvement, fascine et déçoit car rien ne comble vraiment ou n’organise ce jardin de pierres sinon la propre détresse du berger.[...]Le jardin constitue donc une révolte ésotérique" écrivait, à propos de ce film, le journaliste Ignacio Ramonet (Le Monde Diplomatique, mars 1977, page 6)


Darvish Khan décède le 8 avril 2007 à l'âge de 90 ans.
Il est enterré dans son jardin.

Source : Historical Iranian sites and people

2 commentaires:

Carl a dit…

Quelqu'un qui embrasse ses rêves.

Anonyme a dit…

Merci!
Il s'agit de M. Esfandiapour que filme Parviz Kimiavi (et qu'il retourne filmer en 2004), non du nom de la localisation ...
(cf: Iran Unedeted History 1960-2014, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 2014).